vendredi 5 juin 2015


Jean Marc Gaspard ITARD (1774-1838)

Jean Itard né le 24 avril 1774 à Oraison (Alpes-de-Provence)  et mort le 5 juillet 1838 à Paris est médecin français du XIXeme siècle, spécialiste de la surdité, pionnier de l'oto-rhino-laryngologie, dont il est l'un des fondateurs, créateur de la première école française d'otologie. Il aborda la pathologie mentale infantile (l'enfant sauvage), dont il fut, quoique non-psychiatre, un des précurseurs les plus remarquables.

Il entra à l’hôpital militaire de Toulon en 1791 pour ne pas faire la guerre. Nommé chirurgien de deuxième classe au val de Grâce à 22 ans en 1796, il suivit l'enseignement de Pinel à la Salpêtrière.

A 26 ans (1800), alors qu'il n'avait encore pas terminé ses études, c'est là qu'il se fait connaître de l'abbé Sicard, directeur de l'Institution Impériale des Sourds-Muets de Paris, où il est venu, en voisin, soigner un jeune élève sourd-muet blessé lors d'un incendie. Lorsque le célèbre enfant sauvage arrivant de l'Aveyron le 6 août 1800 est confié à l'abbé Sicard, celui-ci demande qu'Itard soit nommé officier de santé de son institution. Il ne quittera plus l'institution de la rue Saint-Jacques, dont il est devenu médecin.

Médecin-chef de l'Institution Nationale des Sourds-Muets de Paris, dédié sa vie à la guérison de la surdi-mutité et à l'enseignement de la parole. Il chercha à percer l'origine physiologique de la surdité et à la guérir et se livra pour se faire à de nombreuses expérience douloureuses, souvent cruelles et parfois mortelles sur les élèves sourds-muets de l'Institution Nationale des Sourds-Muets de Paris, il n'a obtenu que des échecs.

Trouvé sur internet d'un scan du journal la "Gazette des sourds-muets" écrit par J. A RATTEL:

 je citerai l'ordonnance suivante que le lecteur appréciera :



(Cette ordonnance a été faite pour un certain jeune Bernier, né en 1819 à Bricy-Moselle.)



Surdité à la suite d'une fière scarlatine, l'enfant parlait et la parole s'est perdue depuis la perte de l'audition.



On provoquera autant que possible la suppuration(1) produite par le séton(2) en l'augmentant d'épaisseur et en l'enduisant de pommade épispastique(3). On ne l'ôtera qu'au bout de dix-huit mois, soit que la surdité persiste ou qu'elle se dissipe. Dans ce dernier cas, un cautère(4) placé au col sera substitué au séton.



On donnera chaque soir deux grains de calomélas(5) et l'on continuera l'administration jusqu'à produire la salivation. Quand elle sera dissipée on y reviendra jusqu'à trois fois.



On introduira dans les deux oreilles de la menthe sauvage réduite en pâte par la mastication et l'on continuera jusqu'à ce que le conduit auditif s'enflamme et vienne à fluer. On entretiendra cet écoulement par des injections faites avec une décoction de rue aiguisée avec quelques gouttes de teinture de cantharide et quand l'écoulement aura cessé on reviendra à l'application de la menthe jusqu'à dix fois.



Si au bout d'un an il ne survient pas de mieux, on couvrira la tête avec une calotte de poix de Bourgogne saupoudrée de 2 grammes d'émétique(6) et de 20 grammes de camphre et on laissera en place jusqu'à ce qu'il survienne de gros boutons noirâtres et sanguinolents. Pendant ce temps l'enfant sera mis à un régime calmant et on le baignera chaque jour.



Voici les quelques outils que ITARD utilisait sur les enfants sourds-muets de l'Institution Nationale des Sourds-Muets de Paris:


Brrr, quel horrible personnage, utiliser les outils électrifié tels comme sur ce dessin sur les enfants sourds-muets pour guérir de leurs surdités, il me fait penser un peu comme ceux qui sont médecins à Auschwitz, j'exagère un peu, peut-être!!!! on dit qu'il fit des petits trous à l'arrière du crâne, juste derrière l'oreille, pour sois-disant aérer l'oreille interne et améliorer l’ouïe des enfants de l'Institut de Paris.

Resté célibataire (ben, heureusement), consultant honoré (oh!!) , membre de l'Académie de médecine (ouille!!) et de nombreuse sociétés savantes, Itard, à sa mort, lègue à l'Institution Nationale des Sourds-Muets de Paris, la majorité de ses manuscrits et de sa fortune (ça ne le pardonne pas!!!).

A propos de l'enfant sauvage, Victor , livré à lui-même, va rester jusqu'en 1811 à l'Institut Nationale des Sourds-Muets de Paris, son seul plaisir étant, semble-t'il, de regarder  à travers les carreaux de la fenêtre ce qu'il avait perdu : les arbres, les feuilles, la lune, la pluie, l'orage, le soleil... En 1811, Victor est confié à une certaine madame Guérin, qui vit dans les battisses délabrées d'un couvent abandonné, 54 impasse de Feuillantines. C'est là que Victor, oublié de tous, va mourir dix-sept ans plus tard en n'ayant jamais prononcé un seul mot de sa vie. Donc, les tentatives d'éducation de Victor par Itard se sont soldés par un cuisant échec.

1- (La suppuration désigne la création de pus)
2- (Exutoire très employé autrefois et qui consistait en un petit cordon fait de plusieurs fils de soie ou de coton, ou en une petite bandelette de linge, effilée sur les bords, que l’on passait au travers des chairs; L’exutoire même entretenu au moyen du séton)
3- (Irritation de la peau)
4- ( Instrument chauffé qui brûle)
5- (Calomélas : Nom masculin invariant en nombre. en pharmacologie, chlorure mercureux, anciennement utilisé comme purgatif) 
6- (Les émétiques, ou vomitifs, sont des substances capables de provoquer un vomissement. Ils sont utilisés dans le cadre de l'épuration digestive lors d'intoxications ou l'ont été comme arme chimique ou moyen policier de contrôle anti-émeute.) 

jeudi 4 juin 2015


Mlle Marie-Pauline Larrouy, né le 19 octobre 1834 à Pau (Pyrénées-Atlantiques),  la seule sourde-muette de France officier d'Académie, directrice de l'Institution de Sourds-Muets d'Oloron (Basses-Pyrénées).


Trouvé sur internet, l'historique de cette brave dame au grand cœur:

Sourde-muette de naissance, Marie-Pauline Larrouy fut élevée à l'Institution nationale des sourds-muets de Bordeaux. Pénétrée de reconnaissance pour une éducation qui lui
permettait de ne pas vivre tout à fait séquestrée de la société et lui rendait en partie ce que lui avait refusé la nature, elle résolut de se dévouer à en répandre le bienfait. Le hasard l'ayant amenée à Oloron, petite ville des Basses-Pyrénées, elle prit d'abord une sourde-muette avec elle, puis une seconde, et accueillit enfin toutes celles qui se présentaient. Presque toutes étaient pauvres; de son côté, elle n'avait aucune fortune personnelle, et par conséquent aucun moyen de les élever et de les nourrir. Si nous raisonnons d'après les calculs de la sagesse humaine, assurément elle eut tort de plus entreprendre qu'elle ne pouvait faire mais quand on a goûté une fois la satisfaction secrète du bien accompli, on en devient insatiable. Bientôt la passion s'en mêle la vertu a ses entraînements comme le vice; on peut faire des coups de tête, des folies de charité. Quand Mlle Larrouy s'aperçut qu'elle avait épuisé toutes ses ressources, elle n'eut pas un moment la pensée de renvoyer les enfants qu'elle avait recueillis. Il fallait pourtant les empêcher de mourir de faim elle se décida pour eux à mendier. Mendier, quand on est sourde-muette, demander l'aumône à des gens auxquels on ne peut pas parler et qu'on ne peut pas entendre, ce n'est pas facile. Songez de plus qu'on n'est
pas riche a Oloron, et que les personnes auxquelles s'adressait Mlle Larrouy avaient elles mêmes grand peine à vivre. Pourtant elle ne se découragea pas. Pendant trois ans, elle tendit la main de village en village, de maison en maison. « C'était, nous dit le rapport
qui nous a été envoyé, c'était l'image de la misère frappant à la porte de la pauvreté»
Quel malheur, Messieurs, que la pauvreté ne soit pas un peu plus riche! Elle est en général bien charitable personne ne donne de meilleur cœur que ceux qui n'ont presque
rien a donner. Mlle Larrouy ne s'en allait jamais les mains vides: elle prenait tout ce qu'on lui offrait, de vieux vêtements, des vivres en nature, et jusqu'à un morceau de pain noir. Ces temps pénibles sont passés, Dieu merci Le département, la commune ont pris sous leur protection l'école de Mlle Larrouy. Ne croyez pas pourtant qu'elle soit riche. Le maire de la petite ville nous donne le budget de l'établissement. Il est en équilibre, mais au prix de quelles économies et de quelles privations L'école, maîtresse et élèves, se compose de dix-neuf personnes qui ont pour vivre un peu moins de 12 fr par mois chacune. A Paris, nous trouverions que ce n'est guère a Oloron, on s'en contente. L'Académie y ajoute 1000 fr., dont les enfants,Mlle Larrouy profiteront beaucoup plus qu'elle. 

Wow, on peut dire que c'est une très grande dame, je l'admire pour ce qu'elle a fait ... 

C'est un Général d'infanterie, le Prince Pierre Dmitrievich (1789-1868). Participation à la guerre russo-suédoise de 1809, à la guerre russo-turque de 1806.il servit lors de la guerre patriotique de 1812 et des campagnes à l'étranger de l'armée russe de 1813 à 1814, puis il prit part aux hostilités dans la Caucase, se distingua dans la guerre russo-turque de 1828-29. De 1836 à 1849, il a été gouverneur général de Sibérie occidentale et commandant de Corps de Sibérie, il a participé à la guerre de Crimée en 1853-56.Dès 1855, il est membre du Conseil d'Etat. Et directeur de l'Institution Impériale des Sourds-Muets de Saint-Pétersbourg.

Trouvé sur Internet:
A Saint-Pétersbourg, l'Institution possède un atelier de dessin et de gravure. On envoie, chaque jour, hors des heures de classe, dans les ateliers de la maison impériale des enfants trouvés, attenante à l'institution, les élèves moins propres aux sciences, afin de les faire apprendre des métiers tels que de relieur, menuisier. Les sourdes-muettes s'occupent du dessin, de la couture et de la broderie.

A cette époque, la ville de Saint-Pétersbourg était la capitale de la Russie, sous le règne de l’Empereur Nicolas II (Nikolai Alesksandrovitch Romanov)

D'après les recherches sur google, j'espère de ne pas me tromper.










mercredi 3 juin 2015


Jacob-Rodrigue Péreire (1715-1780)

Sur ce tableau : Jacob-Rodrigue Périeire (entendant) exerçant pendant sept ans à la parole Mlle Marrois d'Orléans âgé de cinq ans . Peint en 1861 par Jules-Eugène Lenepveu (1819-1898).

 Jacob-Rodrigue Pereira, plus connu sous le nom de Pereire, naquit à Berlanga (Estramadure espagnole) le 11 avril 1715, et mourut à Paris, le 15 septembre 1780, à l'âge de soixante-cinq ans.

Fuyant l’inquisition portugaise en 1741, la famille Pereire, marranes d’Espagne, s’installe à Bordeaux. Jacob-Rodrigue Péreire a été en France l'un des précurseurs de l'éducation des sourds et de l'orthophonie. Dans ses méthode d'éducation et de rééducation, il privilégiait notamment la démutisation, la lecture labiale, l'apprentissage précoce de la lecture et utilisait une dactylologie adaptée à la langue française, rappelant les notions du Langage Parlé Complété (LPC).

Les cours de Périeire sont surtout réservé aux riches et aux gens de la noblesse de façon individuellement et secrète, et après un temps favori, il a fini par échouer de se maintenir face à l'Abbé de l’Épée qui a opté pour une éducation gratuite et publique.
Henri GAILLARD (1866-1939)

Il est l'un des plus vigoureux militants sourds de France à la Belle Époque, né le 24 août 1866 à Paris et mort le 17 avril 1939 à Garches (92). Ancien élève à l'Institut Nationale des Sourds-Muets de Paris, journaliste et rédacteur en chef de la Gazette des Sourds-Muets, membre de la Société des gens de lettres. Il est le créateur du verbe "noétomalalier".

Henri Gaillard devient sourd à la suite d'un bombardement en 1871. (pas d'infos à propos de sa famille)

Ses écrits défendent la langue des signes et les sourds qu'il appelle "mes frères", comme Ferdinand Berthier auprès des sourds et des malentendants du XIXeme siècle. Il fut le continuateur de la culture sourde en faisant la promotion des écrivains et artistes sourds, avec son imprimerie : "l'imprimerie des Sourds-Muets", situé rue d'Alésia à Paris, et à travers ses articles dans des gazettes comme La Gazette des Sourds-Muets, et d'autres encore. Il a aussi dirigé la Revue pédagogique de l'enseignement des Sourds-Muets. Il fut également le directeur du journal littéraire et politique, "La Silencieuse" qui s'appellera plus tard "La République de demain", un journal dont le lectorat ne se compose pas que des personnes sourdes.

Décoré de Chevalier de la Légion d'Honneur.


mardi 2 juin 2015

Désiré ORDINAIRE (1773-1847)

Directeur de l'Institut National des Sourds-muets de Paris de 1831 à 1838

Docteur en médecine, docteur ès science, professeur d'histoire naturelle à l'académie de Besançon, doyen de 1810 à 1819, inspecteur de l'académie de Besançon de 1821 à 1824, recteur de Strasbourg de 1824 à 1831.

Il était élève de l'école centrale du Doubs, ou il étudia successivement la chimie, l'histoire naturelle, la grammaire générale, etc. Il entra en 1810 dans l'enseignement et acheva sa carrière en qualité de recteur de l'académie de Strasbourg ( de septembre 1824 à mars 1831)

Il inite a Strasbourg avec l'aide de Joseph Piroux, l’intégration des enfants sourds-muets dans les écoles communales et de la formation des instituteurs à leur éducation, dans le but d'en scolariser le maximum et de leur faire acquérir les fondamentaux (lecture, écriture,calcul) sans la langue des signes.

En 1830 et 1836 il tente d'imposer dans l'Institut Nationale des Sourds-Muets de Paris, l'oralisation pure, avec des enseignants entendants non spécialisés tout en rétrogradant les enseignants sourds-muets au rôle de répétiteurs. Les sourds-muets, avec Ferdinand Berthier, sont à l'unanimité contre sa méthode oraliste : ils ripostent et luttent pour retrouver leurs droits. En 1838, ils obtiendront le renvoi de Désiré Ordinaire.

C'est le premier directeur laïc de l'Institut Nationale des Sourd-Muets de Paris et le premier à imposer l'oralisation pure dans cette école et qui voulu de surcroit interdire l'usage de la Langue des Signes dans l'école de l'Institut Nationale des Sourds-Muets de Paris.

Chevalier de la Légion d'Honneur "homme éminemment estimable"... mouais pas pour les sourds!!!