Jean Marc Gaspard ITARD (1774-1838)
Jean Itard né le 24 avril 1774 à Oraison (Alpes-de-Provence) et mort le 5 juillet 1838 à Paris est médecin français du XIXeme siècle, spécialiste de la surdité, pionnier de l'oto-rhino-laryngologie, dont il est l'un des fondateurs, créateur de la première école française d'otologie. Il aborda la pathologie mentale infantile (l'enfant sauvage), dont il fut, quoique non-psychiatre, un des précurseurs les plus remarquables.
Il entra à l’hôpital militaire de Toulon en 1791 pour ne pas faire la guerre. Nommé chirurgien de deuxième classe au val de Grâce à 22 ans en 1796, il suivit l'enseignement de Pinel à la Salpêtrière.
A 26 ans (1800), alors qu'il n'avait encore pas terminé ses études, c'est là qu'il se fait connaître de l'abbé Sicard, directeur de l'Institution Impériale des Sourds-Muets de Paris, où il est venu, en voisin, soigner un jeune élève sourd-muet blessé lors d'un incendie. Lorsque le célèbre enfant sauvage arrivant de l'Aveyron le 6 août 1800 est confié à l'abbé Sicard, celui-ci demande qu'Itard soit nommé officier de santé de son institution. Il ne quittera plus l'institution de la rue Saint-Jacques, dont il est devenu médecin.
Médecin-chef de l'Institution Nationale des Sourds-Muets de Paris, dédié sa vie à la guérison de la surdi-mutité et à l'enseignement de la parole. Il chercha à percer l'origine physiologique de la surdité et à la guérir et se livra pour se faire à de nombreuses expérience douloureuses, souvent cruelles et parfois mortelles sur les élèves sourds-muets de l'Institution Nationale des Sourds-Muets de Paris, il n'a obtenu que des échecs.
Trouvé sur internet d'un scan du journal la "Gazette des sourds-muets" écrit par J. A RATTEL:
je citerai l'ordonnance suivante que le lecteur appréciera
:
(Cette ordonnance a été faite pour un certain jeune
Bernier, né en 1819 à Bricy-Moselle.)
Surdité à la suite d'une fière scarlatine, l'enfant
parlait et la parole s'est perdue depuis la perte de l'audition.
On provoquera autant que possible la suppuration(1)
produite par le séton(2) en l'augmentant d'épaisseur et en l'enduisant de pommade épispastique(3). On ne l'ôtera qu'au bout de dix-huit mois, soit que la surdité
persiste ou qu'elle se dissipe. Dans ce dernier cas, un cautère(4) placé au col
sera substitué au séton.
On donnera chaque soir deux grains de calomélas(5) et
l'on continuera l'administration jusqu'à produire la salivation. Quand elle
sera dissipée on y reviendra jusqu'à trois fois.
On introduira dans les deux oreilles de la menthe
sauvage réduite en pâte par la mastication et l'on continuera jusqu'à ce que le
conduit auditif s'enflamme et vienne à fluer. On entretiendra cet écoulement
par des injections faites avec une décoction de rue aiguisée avec quelques
gouttes de teinture de cantharide et quand l'écoulement aura cessé on reviendra
à l'application de la menthe jusqu'à dix fois.
Si au bout d'un an il ne survient pas de mieux, on
couvrira la tête avec une calotte de poix de Bourgogne saupoudrée de 2 grammes
d'émétique(6) et de 20 grammes de camphre et on laissera en place jusqu'à ce qu'il
survienne de gros boutons noirâtres et sanguinolents. Pendant ce temps l'enfant
sera mis à un régime calmant et on le baignera chaque jour.
Voici les quelques outils que ITARD utilisait sur les enfants sourds-muets de l'Institution Nationale des Sourds-Muets de Paris:
Brrr, quel horrible personnage, utiliser les outils électrifié tels comme sur ce dessin sur les enfants sourds-muets pour guérir de leurs surdités, il me fait penser un peu comme ceux qui sont médecins à Auschwitz, j'exagère un peu, peut-être!!!! on dit qu'il fit des petits trous à l'arrière du crâne, juste derrière l'oreille, pour sois-disant aérer l'oreille interne et améliorer l’ouïe des enfants de l'Institut de Paris.
Resté célibataire (ben, heureusement), consultant honoré (oh!!) , membre de l'Académie de médecine (ouille!!) et de nombreuse sociétés savantes, Itard, à sa mort, lègue à l'Institution Nationale des Sourds-Muets de Paris, la majorité de ses manuscrits et de sa fortune (ça ne le pardonne pas!!!).
A propos de l'enfant sauvage, Victor , livré à lui-même, va rester jusqu'en 1811 à l'Institut Nationale des Sourds-Muets de Paris, son seul plaisir étant, semble-t'il, de regarder à travers les carreaux de la fenêtre ce qu'il avait perdu : les arbres, les feuilles, la lune, la pluie, l'orage, le soleil... En 1811, Victor est confié à une certaine madame Guérin, qui vit dans les battisses délabrées d'un couvent abandonné, 54 impasse de Feuillantines. C'est là que Victor, oublié de tous, va mourir dix-sept ans plus tard en n'ayant jamais prononcé un seul mot de sa vie. Donc, les tentatives d'éducation de Victor par Itard se sont soldés par un cuisant échec.
1- (La suppuration désigne la création de pus)
2- (Exutoire très employé autrefois et qui consistait en un petit cordon
fait de plusieurs fils de soie ou de coton, ou en une petite bandelette
de linge, effilée sur les bords, que l’on passait au travers des chairs;
L’exutoire même entretenu au moyen du séton)
3- (Irritation de la peau)
4- ( Instrument chauffé qui brûle)
5- (Calomélas : Nom masculin invariant en nombre. en pharmacologie, chlorure mercureux, anciennement utilisé comme purgatif)
6- (Les émétiques, ou vomitifs, sont des substances capables de provoquer un
vomissement.
Ils sont utilisés dans le cadre de l'épuration digestive lors
d'intoxications ou l'ont été comme arme chimique ou moyen policier de
contrôle anti-émeute.)